À 26 ans, le sprinteur de l’équipe AG2R-La Mondiale découvre le Tour de France avec envie et panache. Après une première semaine remarquable pour son équipe, il espère briller ce week-end sur ses terres lyonnaises.
Comment vivez-vous ce premier Tour de France ?
J’avais déjà couru une fois le Giro (Tour d’Italie) et une fois la Vuelta (Tour d’Espagne) donc je connaissais déjà les courses à étapes de 3 semaines. C’est sûr que le Tour de France reste l’événement phare dans notre discipline. Il y a certains éléments de comparaison avec d’autres grands tours mais ici le niveau est plus dense. Et en plus, tout se passe plutôt bien pour le moment, pour notre équipe AG2R-La Mondiale. On vient de vivre une très bonne première semaine et on espère forcément une 2e et une 3e semaines aussi bonnes.
Vous faites allusion à la victoire de Nans Peters à Loudenvielle et au maillot à pois porté par Benoît Cosnefroy ?
Bien sûr et aussi à la place de Romain (Bardet) au classement général (4e) qui lui permet d’être toujours en course pour la victoire à Paris. On a réussi à commencer ce Tour sur de bonnes bases, on a envie de se battre encore plus.
Cela vous donne forcément des idées et des envies, personnellement ?
Romain (Bardet) reste notre fil rouge et notre priorité. C’est à nous de rester à ses côtés et de le protéger pour l’aider à traverser les pièges sans encombre. C’est ce qu’on a bien réussi à réaliser sur l’étape des bordures (entre Millau et Lavaur). Sur cette étape, je finis à la 6e place. J’espère que d’autres opportunités vont se présenter et que je saurai les saisir.
Vous avez forcément coché l’arrivée à Lyon d’une croix rouge. Vous imaginez gagner samedi ?
C’est le rêve ultime ! Ce n’est pas tous les ans que le Tour arrive à Lyon, cela va donc être un moment particulier à vivre. Mais alors gagner dans ma ville, ce serait fabuleux. J’ai évidemment envie de bien faire et j’espère briller.
D’autant que vous avez accumulé les places d’honneur ces deux dernières saisons avec encore cette 6e place la semaine dernière. Ou quand vous gagnez, vous êtes privé de la victoire pour sprint irrégulier comme ce fut le cas lors des Quatre Jours de Dunkerque en 2019…
Gagner sur mes terres, ce serait la cerise sur le gâteau. C’est vrai que j’accumule les places d’honneur depuis quelques années, j’espère qu’un jour toutes les planètes seront alignées pour enfin obtenir cette victoire.
Comment vous est venue l’idée de ce film ?
Pendant la Coupe du monde 2018, je me suis dit qu’il était temps de réaliser un « Les Yeux dans les Bleus » en version féminine. Je suis donc allée voir Julie Gayet, avec qui j’avais déjà travaillé pour mon précédent film « The Ride », et en plus je savais qu’elle aimait beaucoup le foot. C’était la première année du Ballon d’Or féminin, on s’est dit que c’était le bon moment. On a rencontré Jean-Michel Aulas qui nous a dit qu’il nous ouvrait les portes de son club.
Vous avez repéré où démarrer votre sprint ?
On va arriver très vite sur les quais du Rhône. Il y a une petite cuvette quand on va déboucher du tunnel de la Croix-Rousse, je connais très bien l’endroit. Pour espérer empocher la victoire, il faudra être dans le groupe qui va se la disputer, donc il faudra être dans la bonne échappée.
Avant d’arriver sur les quais, vous êtes bien placé pour savoir que le parcours est accidenté…
Je connais bien les Monts du Lyonnais, c’est mon parcours d’entraînement. J’ai effectué récemment en repérage les 80 derniers kilomètres. Depuis Duerne, c’est un profil très descendant avant d’enchaîner avec les côtes de La Duchère et de La Croix-Rousse. C’est une étape placée entre deux étapes de montagne, donc le peloton va peut-être lâcher du lest et laisser des échappées se développer. Il ne faudra donc pas lâcher la bonne échappée. Ce sera important d’être bien présent dès le départ à Clermont. Il va y avoir d’ici là deux étapes usantes, l’une qui arrive à Sarran (Corrèze), la plus longue du Tour (218 km), l’autre qui arrive au sommet du Puy Mary (Cantal). On arrive également sur les terres de Romain, ce seront deux jours importants pour lui et pour moi.
Votre famille sera là ?
Ma famille, mes proches, beaucoup de monde sera là, même avec si les mesures sanitaires, ce sera plus dur d’en profiter. Mais le Tour de France reste le Tour de France, l’engouement est énorme et tout le monde a envie de le vivre au plus près, y compris les gens qui ne sont pas fans de vélo d’habitude.