Tour de France 2021 : Le pari fou d’Hakaroa Vallée

Hakaroa Vallée n’a rien d’un ado de son âge. À 16 ans et diagnostiqué diabétique, il est en train de faire le Tour de France en tandem, accompagné de son pilote Jean-Luc Perez. Hakaroa Vallée est soutenu par AG2R La mondiale qui l’accompagne dans ce défi fou qui a pour objectif de montrer qu’on peut faire du sport avec du diabète. Rencontre.

Comment as-tu eu cette idée de faire le Tour de France ?

C’est Jean-Luc Perez qui a eu l’idée. Il m’accompagne depuis quelques années et il a voulu qu’on fasse un gros défi ensemble. Un jour il m’a tout simplement demandé si je souhaitais faire le Tour de France en tandem avec lui. Je n’ai même pas hésité, j’ai dit oui. Le Tour de France, c’est pour moi une course mythique, une des plus dures dans le monde. C‘est juste incroyable de se dire qu’on fait la même chose que les pros.

 

Comment tu t’es préparé pour réaliser un tel défi ?

Je m’entraîne depuis début 2021 sur home-trainer, ou bien je fais du vélo en solo. J’ai dû pédaler environ 4 000 km depuis le début de l’année. Malheureusement, on a reçu le tandem tard, il y a seulement un mois, donc on n’a pu faire que quelques entraînements avec.

 

Comment ça se passe depuis que vous êtes partis ?

On fait toutes les étapes en entier et un jour avant les coureurs. On a un scooter qui nous ouvre la route, et dernière, on a une voiture et un camion. On peut demander un ravitaillement si on en a besoin et on fait des pauses tous les 60 kilomètres. Le soir, on s’arrête dans des hôtels, parfois les mêmes que les cyclistes du Tour. Si on a un problème technique avec le vélo, on a une personne spécialisée qui peut nous le réparer. On a tout mis en place nous-mêmes, avec Jean-Luc, et on a une super équipe autour de nous. C’est une expérience dure, mais ça fait du bien au corps. On voit de superbes paysages.

« Le sport est mon premier médicament »

 

Qu’est-ce qui est le plus compliqué ?

Ce sont les montées. Comme on est deux sur le vélo, à cause du poids, on va beaucoup moins vite et on produit beaucoup plus d’efforts. Donc on souffre un peu dans les étapes de montagne. Mais on en a déjà passé trois !

 

Au niveau de ta santé, comment tu gères ?

Je suis diabétique, donc dans mes poches, il y a toujours mon téléphone pour suivre ma glycémie, et ma pompe à insuline. J’essaye de me réguler. Si je suis trop haut, je vais rouler plus vite, si je suis trop bas, je vais prendre une pâte de fruit. Pour le moment, tout se passe bien.

 

Quel est le message que tu veux faire passer avec ce défi ?

Il existe des lois qui nous interdisent de faire certains métiers quand on est diabétique, car on serait inapte physiquement. Je veux démontrer que c’est tout à fait possible de faire du sport en tant que diabétique, même à très haut niveau, comme sur le Tour de France. Et j’ai aussi l’application Vivons Vélo. Au début de chaque étape, je l’allume et chaque kilomètre parcouru, c’est un don pour l’Institut Pasteur. On fait ça pour le diabète et pour l’Institut Pasteur.

 

Tu es aussi ambassadeur Vivons Vélo, qu’est-ce que ça représente pour toi ?

Ça me permet de prôner le sport-santé. Ce que je fais dès que je fais un défi. Je veux montrer qu’on est tout à fait capable de régler sa glycémie et de gérer son diabète. Le sport est mon premier médicament. Vivons Vélo a les mêmes valeurs, ils incitent les gens à faire du vélo pour leur santé.

 

Quels sont tes autres défis sportifs ?

J’en ai déjà fait beaucoup. J’ai déjà couru 24 heures non-stop, fait 5 marathons en 5 jours, et il y a trois ans j’ai traversé la France en course à pied et à vélo… Je ne sais pas encore ce que j’aimerais faire après, je n’ai pas d’objectif. Pour le moment je suis concentré sur le Tour de France et après on verra.

Capucine Lorain

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