Dimanche s’est clôturé le Tour de France Femmes, une première édition sous cette forme, 33 ans après le dernier tour féminin.
Avec près de 20 millions de spectateurs devant leur télévision pour le regarder, le Tour de France Femmes a suscité un engouement important. De quoi mettre en avant le travail des différents acteurs autour de la féminisation du cyclisme.
Une avancée dans le développement du cyclisme féminin
Une avancée permise par la mobilisation de tous les acteurs comme l’explique David Lappartient, président de l’Union cycliste internationale “J’ai beaucoup poussé pour que ce tour ait lieu, on a discuté avec le groupe Amaury. Ensuite, il a fallu que nous, au niveau de l’UCI, on organise le calendrier de telle sorte que cette semaine-là soit disponible.” Organisé par ASO (Amaury sport organisation), le groupe qui est en charge du tour masculin, le Tour de France Femmes s’appuie sur des moyens financiers, logistiques et de communication importants.
Une édition réussie
“Aujourd’hui, quand on voit l’audience pour cette course, c’est extraordinaire, s’enthousiasme David Lappartient. Je trouve qu’on a changé de dimension pour le cyclisme féminin. Il est télévisé mondialement, il y a des belles courses, et les athlètes ont de la visibilité”. Une médiatisation qui devrait permettre à susciter des vocations chez les jeunes filles, espère Michel Callot, président de la Fédération Française de cyclisme, qui attend aussi des résultats sportifs “Il y a peu de chances de médailles françaises, mais avant les deux dernières étapes de montagne, la cycliste française qui avait le plus de chance de performer au classement général, Juliette Labous, est en parfaite situation, elle est 7e (elle termine le tour de France 4e, ndlr). Elle est tout à fait en capacité de défendre une belle place au classement général. Les deux étapes d’aujourd’hui et demain vont parler par rapport à ça ! Ce qu’on aimerait voir du côté du cyclisme français, c’est une confirmation de l’installation parmi les meilleures mondiales de nos leaders françaises. Je pense que c’est en train de se confirmer sur ce tour de France Femmes”, explique-t-il.
Un Tour comme symbole de la féminisation du sport
Marion Rousse, directrice du Tour de France Femmes, présente cette compétition comme étant cohérente avec le développement du cyclisme féminin. En effet, l’UCI a rendu obligatoire, en 2020, la professionnalisation des cyclistes dans les équipes du World Tour. Le salaire minimal pour un coureur et une coureuse est aujourd’hui similaire, et si on parle encore de différence de primes, Marion Rousse veut croire que la médiatisation du cyclisme féminin peut apporter de nouveaux sponsors, donc des primes plus importantes. Un tour qui doit permettre de développer de nombreux projets autour du cyclisme féminin. Notamment des projets au plus prêt du public : dans les clubs, les fédérations, menés en collaboration avec tous les acteurs, insiste David Lappartient.“On travaille, on a tout un plan de féminisation visant à essayer d’accompagner le mieux possible le travail des clubs pour un meilleur accueil des jeunes femmes dans les clubs. Mais aussi un meilleur encadrement, davantage de possibilité de regroupement entre les filles qui sont parfois un peu isolées, plus de compétitions ouvertes aux femmes sur le plan local, régional. Ça, ce sont les facteurs de réussite pour que demain cette discipline du cyclisme sur route féminin prenne réellement un essor plus important”, développe Michel Callot sur le travail mis en place par la fédération depuis plusieurs années.
Solenn Ravenel
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