Il y a un an, c’est en Centre-Val de Loire que la toute première Conférence Régionale du Sport a été lancée. Une région au sein de laquelle tous les acteurs avancent dans le même sens avec un objectif : formaliser un plan pour développer le sport régional sur le long terme.
20 janvier 2021. Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports, inaugurait la toute première Conférence Régionale du Sport. Une innovation qui voit alors le jour en Centre-Val de Loire, au sein d’un territoire particulièrement sportif et dynamique. « Pour moi, cette Conférence Régionale du Sport est avant tout la volonté d’afficher l’importance que revêt le sport aujourd’hui, explique François Bonneau, président de la Région Centre-Val de Loire, mais aussi président de cette Conférence Régionale du Sport. Dans le cadre de la décentralisation, c’est aussi une manière de montrer l’importance des collectivités dans la coordination des actions menées. Sans oublier que c’est aussi un signe fort en direction du mouvement sportif et des entreprises. Tout le monde est sur un pied d’égalité. » Jean-Louis Desnoues, président du CROS Centre-Val de Loire, confirme. « En région Centre-Val de Loire, nous étions déjà un peu en avance dans la mesure où les liens étaient déjà très forts entre les différents acteurs lors des échanges que nous avions. Un modèle similaire était déjà en place. Mais, depuis de nombreuses années, les acteurs économiques n’étaient pas associés. Cette Conférence Régionale du Sport a donc permis d’élargir les échanges à l’ensemble des acteurs. » Représentant du collège économique de cette CRS, Paul Seignolle est le président du Medef Loir-et-Cher. Il se réjouit de cette avancée pour le monde économique. « Le fait que le monde économique soit désormais associé aux échanges est une très bonne nouvelle. Au Medef, nous misons beaucoup sur le sport comme outil de cohésion au sein des entreprises. Au-delà des financements, le monde économique a une voix et des propositions à faire. » Liens renforcés, diagnostic posé : après cette première année, place désormais aux avancées.
« Penser le sport et les équipements sur une durée suffisamment longue »
En Centre-Val de Loire, mouvement sportif, collectivités, représentants de l’État et sphère économique travaillent à l’élaboration du Plan Sportif Territorial. Un « PST » particulièrement attendu. « L’objectif est de mettre plus de sport dans la vie des habitants de la région, confie Jean-Louis Desnoues. Le PST est ce qui va porter la politique sportive pour les années futures avec des objectifs par rapport à des axes transversaux. » Parmi les axes principaux, les échanges ont notamment beaucoup porté sur la thématique environnementale. « Cette thématique, elle n’est pas arrivée sur la table par effet de mode, confie Rodolphe Legendre, délégué régional au sein de la Délégation Régionale Académique à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports (DRAJES) Centre–Val de Loire. Il est nécessaire de penser le sport et les équipements sur une durée suffisamment longue. Les prochains investissements, sur 10, 15, 25 ans, vont concerner des périodes marquées par des impacts majeurs. La pratique voire l’usage des équipements sportifs vont forcément évoluer. Il est donc nécessaire d’aborder ce type de sujet en profondeur dès aujourd’hui et c’est ce que nous faisons grâce à la Conférence Régionale du Sport. » Et Jean-Louis Desnoues de confirmer. « Cette CRS et le Plan Sportif Territorial que nous allons mettre en place ont évidemment été motivés par l’échéance de Paris 2024. Mais il est nécessaire d’aller plus loin, d’envisager le sport au niveau régional sur le long terme. »
« Passer du diagnostic au plan d’action »
C’est en ce mois de février que la formulation du PST en Centre-Val de Loire va devenir beaucoup plus claire. « Nous sommes tombés d’accord sur ses principaux éléments, révèle Rodolphe Legendre. Maintenant, il va falloir passer du diagnostic au plan d’action. Pour cela, on va d’abord se donner les moyens pour pouvoir le financer et détailler la manière dont on va pouvoir accompagner l’ensemble des actions. » Chez les différents acteurs de cette Conférence Régionale du Sport, le dynamisme et l’ambition sont palpables. « Nous avons la chance de bénéficier d’un territoire qui est très axé sur le sport, assure Paul Seignolle. Cela fait de nombreuses années que je suis impliqué à la fois dans le monde de l’entreprise, mais aussi dans le monde du sport en Centre-Val de Loire. Je peux témoigner du fait que nous avons la chance d’avoir un territoire extrêmement sportif, que ce soit concernant le haut niveau ou le sport pour tous au quotidien. Désormais, il me paraît nécessaire de continuer à communiquer pour dynamiser notre région par l’intermédiaire du sport, explique le dirigeant, qui est également président du club de l’ADA Blois Basket. Je pense que pour sensibiliser le monde économique au sport, il va falloir identifier les chefs d’entreprises qui ont une fibre sportive. Le sport peut apporter quelque chose de fondamental. Je suis ancien dirigeant d’une société de 60 salariés, j’avais axé toute ma communication sur le sport. En Centre-Val de Loire, nous avons tout ce qu’il faut pour développer cela, pour créer des liens entre les acteurs par l’intermédiaire du sport. »
« L’horizon 2030, voire 2050, c’est déjà demain »
C’est ce territoire particulièrement dynamique qui s’apprête, notamment, à vivre pleinement l’échéance olympique et paralympique. « Avec des villes comme Orléans, Chartres ou encore Blois, nous avons des bases arrière en puissance. Ce rendez-vous va également permettre de mettre en avant le sport comme phénomène d’intérêt avec l’organisation d’événements, de forums et de conférences », confie François Bonneau. « Au-delà de Paris 2024, nous avons pour ambition commune d’installer durablement notre projet. Il ne faut pas qu’il soit soumis à une injonction de tel ou tel gouvernement, souligne Rodolphe Legendre. La vision que nous avons pour le sport en Centre-Val de Loire doit survivre aux alternances politiques. Pour cela, il faut donner du corps à notre projet, le financer et penser à long terme. L’horizon 2030, voire 2050, c’est déjà demain. » Un avis que partage le président du CROS. « Ce qui se passe en Centre-Val de Loire, au niveau de la Conférence Régionale du Sport, a montré l’exemple pour les autres régions. C’est un pilotage qui se fait ensemble, en toute transparence, main dans la main. Il y a une culture du partenariat qui est ancrée depuis longtemps et c’est ce qui me pousse à croire que nous allons y arriver, nous pourrons créer un véritable plan pour le sport dans notre région. » Pour penser le sport de demain, l’ensemble des acteurs régionaux tirent dans le même sens. En Centre-Val de Loire, c’est ainsi le sport qui montre l’exemple à l’ensemble du reste de la société.