Médaillé de bronze sur 400m lors des Jeux paralympiques de Tokyo, Trésor Makunda se projette sur les Mondiaux 2023 à Paris. À 39 ans, l’athlète a toujours faim de médailles.
Trésor, où en êtes-vous dans la préparation qui va vous mener aux championnats du monde 2023 à Paris ?
Il y a eu un gros travail hivernal, un travail de fond sur la préparation physique, mais aussi un travail avec le coach. La saison va débuter vraiment à partir du mois de mars avec une première sortie sur une compétition à Marrakech. Je vais participer à un 400 mètres et un 100 mètres pour pouvoir mettre en place tout le travail qu’on a pu faire cet hiver. Le 11 février prochain, on va aussi se faire un petit plaisir avec un 60 mètres à Bercy. Ça va permettre de continuer à travailler sur la vitesse. Parce que même si je fais du 400 mètres, ça reste du sprint, on a donc pas mal travaillé sur cette notion de vitesse.
Pour vous, que représentent ces championnats du monde à Paris ?
C’est une immense joie, sachant que toutes nos proches seront dans le public, ce qui n’avait évidemment pas été le cas lors des Jeux de Tokyo. Ces Mondiaux, c’est aussi une bonne répétition pour le public français, il va pouvoir être là pour nous soutenir, un an avant les Jeux paralympiques.
Et en termes d’objectif ?
Personnellement, l’objectif est d’être dans le top 4 sur le 400m pour me qualifier directement pour les Jeux sans être obligé de passer par différents meetings à droite et à gauche. Le top 4 ce serait l’idéal, mais le but c’est évidemment d’aller chercher une médaille avant les Jeux.
« C’est à nous de donner envie aux gens de nous suivre »
Vous parliez du public, sentez-vous un engouement en hausse pour le para-athlétisme ?
Un engouement, pas encore. Il y a encore un peu de timidité. Je dirais plutôt qu’il y a un crépitement (rires). Ça commence à prendre. Mais c’est aussi à nous de créer, de donner envie aux gens de nous suivre, de leur faire comprendre qu’ils peuvent prendre du plaisir en suivant nos aventures.
Vous êtes venu sur le 400m assez tard, avez-vous encore une marge de progression sur cette distance ?
C’est une distance que je continue à découvrir et je suis convaincu que je peux continuer à progresser là-dessus. C’est quelque chose qui me motive. Je travaille sur la vitesse et sur l’endurance, deux paramètres où j’ai bien progressé. J’ai aussi besoin de développer plus de schémas de courses. Je pense que j’ai encore pas mal à apprendre sur 400m.
Vous aurez 40 ans cette année, qu’est-ce qui vous pousse à continuer au plus haut niveau ?
J’ai toujours dit que le jour où je n’aurai plus de passion, j’arrêterai ma carrière. Mais la passion, je l’ai toujours. J’ai encore envie d’être sur les pistes et j’ai encore envie de donner du plaisir aux gens qui me suivent. Le plaisir, c’est le moteur de mon projet. Avoir les Jeux en France, ça a aussi été un élément important dans ma réflexion pour continuer après Tokyo. Je me suis dit qu’il était impensable de m’arrêter sans tenter de vivre cette expérience incroyable à domicile.
Et puis j’ai une chance incroyable, c’est d’avoir deux guides dans cette aventure. Pendant longtemps, j’ai fonctionné avec un seul guide. Là, j’ai vraiment cette chance d’avoir Lucas et Joachim qui m’accompagnent dans ce projet. Ensemble, je suis sûr qu’on va réaliser des choses extraordinaires. Je me réjouis d’un tel projet. On a les mêmes envies, ils sont plus jeunes que moi, donc ils ont cette fougue. Je suis obligé de tout donner pour arriver à les suivre (rires).