Laisser le hasard décider quel sera votre prochain maillot ? C’est ce que proposent les box mystères de l’entreprise française Un Bon Maillot. Louis Le Nevé, cofondateur, revient sur le concept et évoque le futur développement de la start-up.
Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas Un Bon Maillot, pouvez-vous expliquer le concept ?
Le concept est très simple, nous sommes une entreprise qui est spécialisée dans les box mystères. Ces dernières se déclinent en box mystères de football, de rugby et plus récemment de basket. Autrement dit, nos clients viennent sur notre site internet, choisissent leur taille habituelle et bien évidemment leur sport. On leur laisse la possibilité de pouvoir offrir toutes les équipes qu’ils n’auraient pas déjà ou qu’ils n’ont pas du tout. Le hasard s’occupe de leur envoyer directement à la maison ou en point relais un maillot choisit aléatoirement.
Comment vous est venue l’idée des box mystères ?
L’idée de la box mystère est un concept que nous avons repris, qui existait déjà dans pleins d’autres domaines comme la mode ou le cosmétique. Nous l’avons réadapté à un domaine que nous maîtrisons plus qu’un autre secteur, celui du sport.
Vous avez débuté par les box mystères de maillots de football, c’est ce qui vous a fait connaître sur les réseaux sociaux. Désormais, vous proposez également des maillots de rugby et de basket, mais comment faites-vous pour obtenir tous ces maillots ?
Au début, ce n’était pas évident, surtout les premières semaines. Je crois que c’était assez compliqué, surtout d’être pris au sérieux. Puis, petit à petit, à force de montrer notre sérieux, nous avons aujourd’hui la chance d’être en contact direct avec tous les équipementiers sportifs. Nous allons ainsi directement à la source, sans l’intermédiaire de clubs et sans l’intermédiaire de revendeurs ou de grossistes. Nous achetons aux marques directement.
Vous proposez des maillots sur trois sports. Envisagez-vous de décliner les box mystères sur d’autres sports ?
C’est une bonne question. Nous nous posons la question assez souvent. C’est vrai qu’il y a l’idée du handball qui apparaît de plus en plus. Alors pourquoi pas, sachant que nous sommes vraiment sollicités dans ce sens. C’est la raison pour laquelle nous y réfléchissons sérieusement. Nous avons déjà la chance d’avoir les fournisseurs, puisque ce sont quasiment les mêmes que dans le football, donc ça pourrait aller très vite. La vraie question, c’est de savoir s’il y a un vrai marché, une réelle demande.
Au vu des prix abordables des box mystères, comment faites-vous pour être rentables ?
C’est une très bonne question ! (rires) Le prix était super important pour le concept. En effet, les clients qui passent commandent chez nous prennent un risque. Afin que ce risque soit modéré, il fallait que les prix soient intéressants. L’idée n’était pas de vendre nos maillots au même prix que dans le commerce, parce que les gens ne prendraient pas le risque d’acheter un maillot au hasard. Forcément, c’est au détriment de notre marge. Notre marge est beaucoup moins importante que d’autres vendeurs. Cependant, nous misons sur le volume. Petit à petit, à force de pouvoir vendre de plus en plus, nous pouvons en acheter de plus en plus. Ainsi, nous sommes capables de faire baisser nos prix d’achat. Chaque année, nous les renégocions et nous arrivons à faire baisser de quelques euros par-ci par-là.
Un Bon Maillot est partenaire du FC Metz, du SAS Football Épinal, également de François Cros. Ces partenariats vous permettent d’engranger de la crédibilité ?
Nous avons un petit nouveau, c’est le SLUC Nancy, club de Pro A. Plus récemment, c’était il y a quelques semaines, nous sommes devenus partenaires du club de football espagnol de Huesca. Ces partenariats, nous les faisons par plaisir, nous sommes des mordus de foot et c’est un pur kiff de pouvoir sponsoriser des clubs comme ça. Mais c’est surtout pour la notoriété, l’image et la crédibilité étant donné que nous nous positionnons beaucoup moins chers que les prix du marché. Naturellement, il y a des clients qui s’interrogent sur l’authenticité des maillots, ce qui est légitime. C’est pour cela que c’est important pour nous d’associer notre image à des clubs ou des sportifs de renoms pour rassurer nos clients sur la qualité de nos produits.
Avec ce nouveau partenariat avec le club de Huesca, une dimension internationale émerge-t-elle chez Un Bon Maillot ?
Exactement, c’était le plan pour 2024. C’est ce que nous avons appelé « notre conquête de l’Europe ». Nous avions pour objectif de pouvoir commencer à ouvrir de nouveaux marchés début janvier, nous avions déjà pu vendre dans 40 pays sur cinq continents différents. Ces ventes provenaient principalement de Français qui sont installés à droite, à gauche. La différence significative, c’est que maintenant nous attaquons des marchés au sens propre, nous avons commencé en Espagne et en Allemagne. On réadapte nos pubs, nos sites dans la langue en question afin de correspondre à l’univers du pays en question.
Récemment, vous avez réussi à obtenir un investissement de Kelly Massol et de Tony Parker, grâce à l’émission « Qui Veut Être Mon Associé ». Qu’est-ce que cela va vous apporter, au-delà du financement ?
Pour être franc et honnête, nous n’y sommes pas allés pour l’argent, ce n’était pas notre source de motivation première. Nous y sommes allés pour une raison, qui est liée à notre volonté de conquérir l’Europe. Pour y arriver, nous avons conscience qu’il faut améliorer nos compétences et élargir notre réseau. C’est l’avantage de pouvoir avoir des investisseurs de renom avec des gros carnets d’adresses, cela va nous faire gagner du temps. Ça nous aidera dans cette conquête puisque si nous pouvons y aller mieux et plus armés, elle sera logiquement accessible plus rapidement.
Quels sont les prochains objectifs pour le développement d’Un Bon Maillot ?
Il y en a beaucoup, il y en a même davantage maintenant que nous avons l’opportunité d’être médiatisés, cela nous a fait beaucoup de bien. Le premier est de continuer notre conquête de l’Europe bien évidemment. Ensuite, nous envisageons de nous attaquer au B2B. C’est un très gros marché, nous avons vu beaucoup d’entreprises, d’associations et de clubs amateurs qui ont effectué des achats en grosse quantité, alors nous allons déployer ces modèles-là. Enfin, le dernier objectif, notre préféré avec Timothé Odin (l’autre co-fondateur), est de développer le marché du vintage. C’est un marché qui a beaucoup de potentiel et qui nous tient à cœur en tant que mordus de foot. Nous espérons pouvoir le déployer dans les prochaines semaines.