Début juillet, Thierry Mardargent a présenté un Plan de Performance Fédéral (PPF). Le DTN de la FFSavate et son équipe ont débuté la mise en œuvre d’un projet orienté vers le haut niveau. Il en dévoile les contours pour SPORTMAG.
Thierry Mardargent, en quoi consiste ce Plan de Performance Fédéral ?
Il s’agit d’une modification institutionnelle qui fait suite au Plan d’excellence sportive. Le PPF est une poursuite de ce plan, avec l’objectif d’aller plus loin et de mieux préparer les compétitions de référence à l’horizon 2020/2024. L’anticipation est au cœur du plan. Il concerne toute la stratégie que nous devrons déployer, de la détection jusqu’aux équipes de France séniors. Le déploiement est donc plus large que ce qu’il y avait avant. Le Ministère des Sports a souhaité que toutes les fédérations réalisent ce Plan de Performance Fédéral, en prenant en compte toutes les dimensions de la performance sportive, de l’accession au sport jusqu’au plus haut niveau. En tant que DTN, j’ai présenté le PPF de la Savate au groupe technique début juillet 2017, nous sommes dans l’attente de la validation par la commission du sport de haut niveau.
Quels sont les autres aspects couverts par ce Plan de Performance Fédéral ?
Il prend en compte aussi la mise en place des nouvelles listes et des nouveaux critères pour les intégrer. Trois listes sont désormais identifiées : la liste des sportifs de haut niveau (élite, senior, relève et reconversion), la liste des collectifs nationaux et la liste espoirs. Ces trois listes seront effectives à partir du 1er novembre 2017. Pour intégrer une liste, un athlète doit répondre à des critères sportifs bien précis, tout est lié à la performance sportive internationale. D’autre part, le PPF renforce la prise en compte du double projet et donc de l’accompagnement des sportifs dans le cadre du suivi socio-professionnel en lien avec leur objectif sportif. Il définit aussi les obligations au regard du suivi médical réglementaire et les différentes modalités d’accompagnement et de protection dans le cadre de leur activité sportive. L’objectif étant de mieux cibler les aides en direction des sportifs qui ont obtenu des performances de haut niveau. Parallèlement, une base de données a été mise en place « Portail du Suivi Quotidien des Sportifs », elle permet à tous les acteurs institutionnels et à la DTN de mieux les suivre mais aussi de les responsabiliser.
Ce plan prévoit-il un objectif précis de médailles sur les grands rendez-vous ?
Bien évidemment. C’était déjà le cas avec le Plan d’excellence sportive et ce sera toujours le cas avec le PPF. La performance sportive fait partie des indicateurs de référence. Nous sommes une discipline reconnue de haut niveau en Assaut et en Combat, nous sommes évalués sur la base des performances réalisées et sur les médailles obtenues lors des championnats d’Europe et du Monde. Cette évaluation par l’institution a lieu tous les ans. C’est un indicateur important qui est pris en compte dans l’évaluation globale.
Sur quelle période ce plan va-t-il être mis en place ?
C’est un plan qui a été pensé prioritairement pour les fédérations olympiques avec comme objectif les JO 2024. Notre fédération s’inscrit dans cette stratégie, même si nous ne sommes pas Olympiques. À nous de trouver notre place, d’innover et de contribuer à ce grand projet national, très porteurs pour le sport français que sont les JO. La savate contribue au rayonnement de la France à travers son histoire et ses performances. Ce plan s’inscrit dans une démarche sur deux olympiades 2020-2024, sur le long terme. Au cœur de notre dispositif, nous avons notre pôle France au CREPS de Toulouse. C’est notre centre ressource de la haute performance, avec des équipements de qualité et un soutien important du directeur de l’établissement. Nous allons nous appuyer sur cette structure nationale pour accompagner les athlètes isolés ou ne pouvant pas bénéficier de cette structure au quotidien, mais aussi pour les jeunes en devenir. Sur cette période, l’objectif pour nous est d’accompagner au mieux les athlètes et leur encadrement, pour atteindre les performances internationales dans les compétitions de références en espérant le rêve olympique.
Propos recueillis par Olivier Navarranne