Un Pôle espoir pour alimenter le rugby à XIII en Région Sud

Depuis près de 15 ans, des jeunes suivent leur formation au Pôle espoir rugby à XIII de Salon de Provence. Le directeur Florian Chautard présente la structure et ses enjeux pour la Région Sud.

 
Comment fonctionne le Pôle espoir rugby à XIII de Salon de Provence ?
Sa grande particularité est qu’il n’y a pas d’internat public. Mon prédécesseur Patrick Rodriguez et fondateur du Pôle a choisi la location d’un bâtiment de 120 m2 dans Salon-de-Provence à proximité des infrastructures sportives, du lycée, du collège et de la gare. Pour le faire fonctionner, cinq emplois ont été créés. Je suis directeur, mais aussi coordinateur sportif. Je gère les entraînements avec une personne en CDI temps plein, qui assure aussi la partie administrative, et une autre en CDI 5 heures. Un salarié en CDI temps plein s’occupe de la gestion de l’internat, tandis qu’un CDD de 20 heures prépare les repas et fait le ménage. Cette saison, 33 jeunes ont été admis, un effectif réduit par rapport aux années précédentes où le chiffre était proche de 40. Le Pôle espoir est également ouvert aux filles, nous en avons une cette saison.
 

 
Pourquoi avoir créé ce Pôle espoir il y a maintenant 15 ans ?
Historiquement, les tout meilleurs joueurs de la région partaient dans les pôles espoirs de Toulouse et Carcassonne, puis continuaient leur vie là-bas. Cette situation appauvrissait nos clubs dans l’élite et le rugby à notre niveau régional. Après une analyse du territoire, Patrick Rodriguez a diagnostiqué qu’il fallait une structure d’entraînement pour former notre propre élite régionale. Elle a été créée en 2004. Le Centre d’entraînement est devenu Pôle espoir en ayant répondu au cahier des charges du ministère Sports lors de la saison 2005/2006.
 
Quel est le programme d’un jeune dans cette structure ?
Le principal objectif est d’allier études et sport de haut niveau. Tous les jeunes ont cours dans l’un de nos établissements partenaires, au lycée Adam-de-Craponne, au lycée des Alpilles à Miramas ou au collège Jean-Bernard. Ils ont un emploi du temps aménagé pour finir à 16 h et vont sur le terrain ensuite. Comme ils n’ont pas cours le mercredi l’après-midi, ils ont une grande séance d’entraînement de 13 h à 17 h. Le Pôle espoir de Salon de Provence fournit un vrai accompagnement de A à Z. Nous assurons leur suivi médical, favorisons la qualité de leur repas et de leur sommeil, en interdisant les portables après 22h25, en plus de l’aide aux devoirs dispensée par des personnes en service civique.
 

 
Des joueurs ont-ils atteint le haut niveau après le Pôle espoir ?
Depuis l’obtention du label, 182 joueurs sont sortis du Pôle espoir, 5% ont décroché un contrat professionnel et 25% ont joué en élite, 20% ont joué en équipe de France U18 et 28% avec les Bleuets U16. Parmi les joueurs qui font une carrière au haut niveau, on peut citer Tony Gigot, Benjamin Garcia, Benjamin Julien ou encore Arthur Romano. Les jeunes qui n’accèdent pas à l’élite sont recrutés par le RCC Carpentras et le RC Salon en élite 2 ou encore le Saint-Martin-de-Crau XIII en DN1, par exemple. C’est aussi important pour nous qu’ils restent pour renforcer nos clubs régionaux.
 
La Ligue de rugby PACA de rugby à XIII s’implique-t-elle dans le fonctionnement du Pôle espoir ?
Nous avons créé une association pour flécher les finances du pôle espoir et dans laquelle des élus de la Ligue PACA siègent. Anne-Marie Bourrel, élue à la Ligue, fait le suivi scolaire des jeunes. Elle est présente en permanence au Pôle. Nous sommes aussi partenaires avec la Direction de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale de la Région sud, la Ville de Salon de Provence et la Région.
 

Propos recueillis par Leslie Mucret
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