Jason Lorcher et Jonathan Zwikel ont lancé une pétition appelée « sportif en détresse » pour porter la voix des pratiquants privés d’activités physiques à cause de la pandémie de Covid-19. Rappelant que le sport est un enjeu de santé public, ils demandent d’autoriser une pratique encadrée.
Depuis le début de l’épidémie de Covid-19 en France, les interdictions de pratiquer un sport en club ou dans une salle se sont multipliées. Actuellement, toutes les activités physiques en intérieur sont proscrites, même pour les mineurs, et celles en extérieur sont limitées par le couvre-feu après 18 heures. Une situation qui n’est plus tenable pour Jason Lorcher et Jonathan Zwikel, anciens joueurs de hockey sur glace à haut niveau aux Dragons de Rouen, et tous les deux impliqués dans le sport amateur qu’ils jugent « complétement oublié des débats ». Ils ont lancé une pétition avec le titre « Je suis un sportif en détresse. Autoriser la reprise du sport amateur, de façon responsable. C’est vital ». « Comme beaucoup, nous voulions faire connaître notre désarroi », explique Jonathan Zwikel. « Le sport est un des secteurs les plus touchés par cette crise car nous n’avons pas la possibilité de faire du click and collect. » « Les gens ne peuvent plus pratiquer un sport en amateur et ne plus prendre soin de leur santé », insiste Jason Locher. C’est le message que veulent faire passer ces deux athlètes : le sport est une source de santé et de bien-être. « L’arrêt du sport est un vrai problème de santé public ! », insiste Jason Locher. « C’est triste de réguler un problème de santé en créant un autre », ajoute Jonathan Zwikel. « En agissant sur cette pandémie, on aggrave la sédentarité. » Ils rappellent que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé le manque d’activité physique quatrième facteur de risque de décès dans le monde. « On demande aux gens de tenir bon dans cette période, mais le sport aide à l’équilibre mental et physique. Je l’entends autour de moi et je le lis dans les commentaires de la pétition, les gens s’inquiètent pour leur santé depuis qu’ils ont arrêté le sport », déclare Jason Locher.
Une stratégie au cas par cas
Jason Lorcher attend d’atteindre les 100 000 signatures pour envoyer un courrier à Roxana Maracineanu, ministre déléguée aux Sports, en lien avec la plateforme Change.org qui héberge la pétition et en activant ses contacts avec des fédérations, avec l’intention de « faire bouger les lignes ». « En montrant que plus de 100 000 personnes, partout en France, dans toutes les disciplines, sont en détresse, on sera forcément écouté », avance Jason Lorcher. Les deux instigateurs de la pétition précisent : il ne s’agit pas d’autoriser une pratique sportive sans condition, « mais d’adapter une stratégie au cas par cas avec les fédérations, en respectant les mesures barrières et en faisant des tests réguliers, pour permettre une reprise car la situation est durable », explique Jason Locher. Jonathan Zwikel revient sur la période pendant laquelle le Marseille Hockey Club, dont il est président, pouvait accueillir ses amateurs, puis uniquement les enfants. « Il y avait l’interdiction d’aller dans les vestiaires, de prendre une douche et des prises de la température. Nous n’avons pas eu de cas de Covid pendant cette période. » Jason Locher donne pour sa part l’exemple de sa boxe de crossfit qui avait délimité des espaces pour permettre aux adhérents de pratiquer en restant éloignés des autres et qui assurait le nettoyage du matériel après chaque utilisation. Actuellement, près de 27 000 personnes ont signé la pétition dont plusieurs noms connus comme ceux de Laurent Labit, entraîneur des arrières du XV de France et Cristobal Huet, ancien gardien de but de l’équipe de France de hockey sur glace. « Les personnalités sont un relais », assure Jason Lorcher. « Ils savent d’où ils viennent, du monde amateur. » Jonathan Zwikel qui a été sélectionné près de 200 fois en équipe de France de hockey sur glace confirme : « Je sais à quel point le sport est fondateur pour grandir en tant que personne. Les Jeux Olympiques seront organisés à Paris en 2024, mais que restera-t-il du sport dans le futur ? L’architecture du sport en France est construite de telle façon que s’il n’y a pas de licenciés, il n’y pas de haut niveau. »
« Quand les licenciés s’en vont, on ne sait pas s’ils vont revenir »
Le sport français a perdu de nombreux licenciés depuis le début de la crise sanitaire. Jonathan Zwikel le constate avec le Marseille Hockey Club. « Nous comptons entre 20 et 30% de licences en moins. Depuis l’interdiction de pratiquer en intérieur aux mineurs, nous avons lancé une activité alternative sur le parking de la patinoire, mais ce n’est pas satisfaisant pour des enfants qui voulaient faire du hockey sur glace. Ils perdent leur motivation et arrêtent. Quand les licenciés s’en vont, on ne sait pas s’ils vont revenir. Actuellement c’est difficile d’amener les enfants au sport, les dirigeants de clubs ont fourni un gros travail pour construire une dynamique et ils ont perdu beaucoup en quelques semaines. Plus les jours passent et plus on aggrave le problème de sédentarité. » « Le sport n’est pas un problème, il est une solution et nous voulons alerter le Gouvernement sur cette situation », conclut Jason Lorcher.
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Plus de renseignements > https://www.change.org/roxana-maracineanu-autoriser-la-reprise-du-sport-amateur
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Pour les sports nature externes seulement…