Spécialiste du saut en longueur et du sprint, Valentin Bertrand (27 ans), a déjà participé à deux reprises aux Jeux Paralympiques. Il a hâte de vivre ces Mondiaux 2023 à Paris, avant la grande fête de 2024.
La saison hivernale démarre pour vous. Comment se passe votre rentrée en salle ?
Valentin Bertrand : Je suis en ce moment en stage avec l’Equipe de France, à Clermont-Ferrand. Ce week-end, on participe au meeting X-Athletics à Aubière. Ça sera ma première compétition de l’année. L’idée de tenter de nouvelles, voir comment ce qu’on a travaillé à l’entraînement peut s’appliquer sur la piste. J’ai hâte d’y être. Cet hiver, c’était une préparation bien musclée, avec une bonne charge de travail. Désormais, je m’entraîne à Amsterdam. On a fait des stages, notamment à Tenerife, pour aller chercher le soleil. On voit les changements à l’entraînement, et j’espère que ça va payer en compétition.
Vous vous alignez toujours sur des épreuves de longueur et de sprint ?
VB : La priorité va plutôt à la longueur, mais les deux vont de pair. Le sprint m’aide pour la longueur. Aux X-Athletics, je me concentre sur le saut en longueur. C’est là que je veux être performant avant tout. Sur le 100m, ce sera plus compliqué. Pour moi et mon coach, c’est plutôt un challenge. L’objectif d’aller se qualifier pour les Mondiaux de Paris en sprint est un petit défi que l’on se lance en plus.
« Une petite médaille à la maison, ça serait très sympa ! »
Justement, quels sont vos objectifs sportifs sur les prochains Mondiaux de para-athlétisme ?
VB : L’objectif est de faire encore mieux que la dernière fois, lorsque j’avais terminé 5e. En toute honnêteté, je vise un podium. Ce serait une belle récompense, pour prouver que le travail de toutes ces années a payé. Le but est également de se frotter à l’élite mondiale à l’approche des Jeux. Une petite médaille à la maison, ça serait très sympa !
Ces Mondiaux s’annoncent comme une belle fête du para-athlétisme et du handisport en France : vous sentez que l’effervescence commence à monter ?
VB : Avoir les championnats du monde à domicile, c’est super. C’est un motivation supplémentaire pour nous, athlètes. Ma première compétition internationale était déjà en France, à Lyon pour les Mondiaux de 2013. Déjà à ce moment-là, il y avait une belle ambiance et c’était une très belle fête. J’ai vu les premières affiches dans Paris, on sent que ça approche ! Avec un public au rendez-vous, ça peut être un super apéritif avant le grand festin des Jeux Paralympiques. Un petit « before » avant le grand feu d’artifice.
« Montrer que sport de haut niveau et handicap sont compatibles »
Le handisport en général peut profiter de ces Mondiaux, à l’approche des Jeux ?
VB : Totalement. Ces Mondiaux seront importants pour créer un engouement en vue de 2024, pour déjà mieux suivre les athlètes que le public retrouvera un an plus tard aux JO. C’est l’occasion pour nous de montrer une belle image du handisport, avec de l’échange, du partage, du dépassement de soi… Le handisport, c’est tout ça. Depuis 10 ans, les choses ont changé, je l’ai bien senti. D’après les témoignages des autres athlètes plus expérimentés, la pierre fondatrice, c’est Londres 2012. Les mentalités changent, le public s’habitue et évolue. On a de plus en plus de spectateurs, et les Jeux sont une formidable vitrine pour montrer que sport de haut niveau et handicap sont compatibles.
Est-ce qu’après avoir vécu les olympiades de Rio et Tokyo, on a encore plus envie de vivre Paris 2024 à domicile ?
VB : A Tokyo, avec le covid et toutes les restrictions, c’était très spécial. La ferveur du public nous a manqué. En tout cas personnellement, ça m’a vraiment manqué. J’ai vraiment hâte de vivre la communion avec un stade rempli qu’on pourra vivre en 2024, avec déjà un aperçu concret dès cet été. Il n’y a pas plus beau.
Comment s’oriente la suite de votre saison ?
VB : Après les X-Athletics, je serai sur un meeting à Dubaï fin février. En hiver, j’aurais quelques compétitions en France. Idem pour démarrer l’été, avec trois ou quatre rassemblements. Les Mondiaux vont arriver très vite, on sera prêt.