Avec un nouveau bateau, sous les couleurs d’un nouveau partenaire titre – L’Occitane en Provence, Clarisse Crémer revient sur le Vendée Globe. Avec l’envie de performer encore un peu plus.
Le Vendée Globe est-il une addiction ? La question mérite d’être posée, tant de nombreux participants reviennent, édition après édition. Parmi eux, Clarisse Crémer. La navigatrice de 34 ans avait terminé 12e en 2020-2021, alors sous les couleurs de Banque populaire. Cette fois, c’est avec L’Occitane en Provence qu’elle s’apprête à prendre part, pour la deuxième fois, à la plus grande course au monde.
« J’ai vraiment ressenti cette envie de repartir alors que j’étais encore en mer », souligne Clarisse Crémer. « Même assez tôt, au bout de trois semaines. Quand j’ai commencé à être dans mon rythme, à peu près au niveau du cap de Bonne-Espérance. Je compare un peu ça à l’idée de retourner voir un pays qu’on a eu l’impression de ne pas vraiment avoir eu le temps de découvrir. Dont on a envie de revoir les paysages, de ressentir les émotions qu’il nous a procurées. Et puis aussi de retrouver cette sensation un peu égoïste d’être seule au monde sur sa petite planète bateau. C’est cette sensation qui est assez addictive finalement. »
« En 2020, j’ai assez bien vécu la solitude »
Seule, loin de tout, et surtout loin du tumulte. Après l’accouchement de Clarsse Crémer, le Team Banque Populaire annonçait, en février 2023, se séparer d’elle pour confier son nouvel IMOCA à un autre skipper pour le Vendée Globe. Une décision que la navigatrice avait vivement critiqué, dénonçant notamment les difficultés pour les femmes concernant l’insertion dans le sport de haut niveau. Depuis, Clarisse Crémer a su tourner la page en trouvant un nouveau projet ambitieux, celui de L’Occitane en Provence.
« La première fois, je n’ai pas forcément toujours mis la performance sur le haut de la pile en termes de processus de décision. J’ai donc envie d’y retourner en étant un peu plus en mode compet ! », explique la navigatrice « J’ai à cœur d’améliorer ma façon mentale de gérer les aléas techniques, de gérer les imprévus. En 2020, j’ai assez bien vécu la solitude, mais c’était vraiment la partie technique et un certain manque de confiance en moi qui m’avaient causés pas mal de soucis et de consommation d’énergie. J’ai beaucoup travaillé là-dessus depuis quatre ans, j’aimerais parvenir à vivre ça différemment. » Avec, pourquoi pas, un top 10 dans le viseur.