Grimpeuse de notre Team SPORTMAG, Victoire Andrier revient sur sa saison 2022 et comment celle-ci l’a changée, avec en bel épilogue cette étape de Coupe du Monde à Chamonix.
Notre dernière interview était juste avant l’étape de Coupe du Monde à Chamonix (Haute-Savoie), et on ressentait votre impatience…Est-ce que c’était à la hauteur de vos attentes ?
C’est mon étape préférée, alors je l’attendais énormément ! Comme toute l’Equipe de France, j’avais très envie de performer et de retrouver notre public. C’était génial ! Je voulais vraiment profiter de l’ambiance, du lieu, de ma famille et mes amis qui étaient là pour venir me voir. En revanche, j’étais extrêmement stressée, je n’avais jamais été comme ça sur une compétition ! Le jour de la finale, j’étais réveillée à 3h du matin, alors que je grimpais à 21h ! Heureusement, j’ai réussi à dompter mon stress, avec l’aide de mes coachs et de ma préparatrice mentale, Marie-Laure Brunet. Finalement, ça s’est super bien passé !
« A Chamonix, je savais qu’il fallait envoyer ! »
A Chamonix, mais aussi sur l’étape précédente à Villars (Suisse), vous signez de super résultats, avec le record à la clé !
A Villars, une semaine avant Chamonix, j’étais déjà contente de ma performance. Là-bas, je fais mon meilleur temps des qualifications en Coupe du Monde cette saison. Mais je ne suis pas pour autant en finale, car les Chinoises ont fait leur grand retour sur le circuit. Le niveau était beaucoup plus dense, elles ont mis une claque à tout le monde,. A Chamonix, je savais qu’il fallait envoyer ! Je réussis à me qualifier en finale, en étant 15e. Alors j’étais alignée face à la 2e, qui est presque une seconde devant moi. Je me suis dis qu’il faut y aller à fond, essayer de la bousculer et de lui mettre la pression au maximum. A l’arrivée, c’est surtout moi que je bouscule, puisque je bats mon record personnel (en 7’’43). Sur le coup, je suis déçue d’avoir perdu, mais vraiment contente d’avoir réussi à battre mon record et d’avoir profité de cette ambiance.
Désormais, quelle allure à la suite de votre saison ?
Actuellement, je suis dans la dernière semaine d’un gros mois d’entraînement intense. J’ai passé une semaine à Toulouse, pour cette préparation. Après deux semaines de coupure annuelle, je repartirai sur mon rythme d’entraînement. A ce moment-là, à partir de fin août, ce sera déjà la préparation pour la fin de l’année prochaine. Ma saison 2022 en Coupe du Monde s’arrête là, car je ne suis pas qualifiée pour les dernières manches, ni pour les championnats d’Europe. A la mi-octobre, je serai présente à la Coupe d’Europe de Laval (Mayenne). Pour moi, c’est presque déjà le début de la saison 2023. L’objectif sera avant tout de valider ma reprise d’entraînement, en prévision de l’année prochaine.
« Je me suis toujours mis beaucoup de pression »
Pour revenir sur l’ensemble de la saison, quel bilan tirez-vous de cette année ? Quels enseignements sont les plus importants à retenir ?
Ma plus grande satisfaction, c’est d’avoir réussi à trouver une stabilité dans mon projet et ma performance. Avec l’aide de mes coachs et de ma préparatrice mentale, j’ai appris à mieux me connaître. C’est ça qui m’aidera à progresser. Je me suis toujours mis beaucoup de pression, et j’ai réussi à être plus relâchée, à vraiment profiter. Ce qui s’est ressenti sur mes compétitions et mes résultats. J’ai d’abord senti ce changement d’état d’esprit dans mon quotidien et à l’entraînement, avant de sentir les effets en compétition. En janvier, j’ai commencé à me mettre un peu moins de poids sur les épaules, concernant les Jeux Olympiques. Je fais des progrès petit à petit, et cette année j’ai avancé dans le bon sens. Avec tout ce que j’ai traversé cette saison, j’ai appris à mieux gérer les « bas », en attendant de retrouver les hauts. Petit à petit, j’accepte beaucoup plus le processus, et cela m’aide à rebondir.