Après sa retraite sportive de l’escalade, Victoire Andrier nous raconte son nouveau quotidien, entre vide post-carrière et nouveaux défis.
Désormais, cela fait plus de quatre mois depuis votre dernière compétition officielle, en juin à Budapest. Comment se passe votre nouvelle vie ?
Depuis, je n’ai toujours pas retouché une seule prise de vitesse ! Stratégiquement, je me suis vite remis de nouveaux objectifs sportifs. J’ai d’abord pensé à un marathon, mais je suis maintenant passée à un semi. Il me faut encore du temps pour cette transition. D’autant plus que la priorité maintenant, c’est d’écouter mon corps et ma santé. Je suis capable de répondre à des séances intensives, mais c’est plus difficile sur la durée. Ça m’a poussé à continuer dans une dynamique.
Qu’est-ce qui occupe votre quotidien en ce moment ?
Je ne voulais pas me retrouver sans rien, avec une vraie période de vide. Actuellement, je suis en formation sur tout le mois d’octobre à Paris pour être monitrice d’escalade. Dès janvier, je pourrais encadrer. À partir de mi-décembre, je switch sur les skis. Pour la suite, je réfléchis vers quoi je pourrais m’orienter, avec les compétences que j’ai, qu’est-ce que j’aimais du haut niveau… Je cherche à garder une liberté d’action, en faisant le point sur ce que je sais faire.
« Je suis encore dans le déni ! »
Plus d’entraînements et plus de compétition, c’est un total changement de rythme ?
Ce qui est dur surtout, c’est par rapport à l’équipe, les coachs, le staff… Je sens qu’ils me manquent, en tant que personnes. Je suis encore dans le déni ! Dans le déni de ne plus avoir l’escalade dans mon quotidien, de ne plus partir avec l’équipe, de la vie de groupe. Immanquablement, on ne partagera plus les mêmes choses. Au-delà de l’entraînement, il faut faire le deuil des relations avec l’équipe, des énergies collectives. Je sens que je vais bientôt passer cette étape, j’avance bien avec mes différents projets, et je réalise petit à petit. On m’a dit que le calendrier des compétitions étaient sorties, et je me suis rendu compte que je n’avais pas du tout regardé. Je me suis rendu compte que je n’allais pas du tout le faire. Parfois, ça donne le vertige ! Je me dis que je suis en retard, alors que pas du tout. C’est un peu bizarre, on se retrouve sans repère… c’est à moi de trouver ces nouveaux repères, de savoir de quoi j’ai envie.