Le skipper breton Tom Laperche a subi des dégâts sur son trimaran SVR-Lazartigue jeudi dernier. Alors en tête, il n’a eu d’autre choix que de ralentir et prendre la direction du Cap. Il est arrivé dans la capitale sud-africaine hier matin, où un chantier de réparations va pouvoir commencer.
Il aura fallu un peu plus de quatre jours à Tom Laperche pour traverser une partie de l’Atlantique avec une coque percée. Alors qu’il se battait en tête de l’Arkea Ultim Challenge, le bateau du Breton a heurté un objet flottant non identifié. Son équipe, arrivée en Afrique du Sud dans le week-end, a déjà tout préparé pour pouvoir sortir de l’eau et réparer le trimaran espérant que celui-ci puisse reprendre la mer. « C’est un soulagement d’arriver ici dans le sens où les mouvements du bateau étaient anormaux, et les bruits parfois angoissants quand ça bougeait fort dans la zone abîmée », avoue le skipper de 26 ans, dans une vidéo postée par son équipe. Malgré cette mésaventure, lui coûtant toute chance de victoire, il tente de relativiser « je pense à tous ceux qui étaient autour de ce projet, on ne peut que se réjouir du niveau qu’on avait dans ces dix premiers jours de course ».
Le point sur la course
La course n’attend pas, tous les autres skippers poursuivent leur chemin et avalent les milles sur leur trimaran. Charles Caudrelier, sur son maxi Edmond de Rothschild vient de dépasser les Kerguelen, avec quelques heures de retard sur le temps de référence établi par François Gabart en 2017. Le leader de l’Arkea Ultim Challenge avoue lui-même, à l’AFP, ne pas viser ce record « on va pouvoir faire le choix de ne pas prendre les routes optimales, mais celles qui préservent le bateau ». Un luxe qui lui est permis grâce à l’avance qu’il a pu capitaliser sur son premier concurrent. À 10h, ce matin, il était 1 484 milles nautiques, soit environ 2 750 km, devant Thomas Coville, deuxième. Le podium se joue, pour l’instant, encore 1 150 milles nautiques plus loin entre Armel Le Cléac’h et Anthony Marchand.
Mais l’avarie de Tom Laperche montre bien que tout peut arriver et que rien n’est joué tant que la ligne d’arrivée n’est pas passée, d’autant plus que Charles Caudrelier, leader, n’a parcouru qu’environ un tiers du chemin total.
Gaël Taillandier