Kito de Pavant, 61 ans au compteur, s’apprête à prendre part à la Route du Rhum. Un événement qui occupe une place à part dans le cœur du navigateur.
Vendée Globe, Route du Rhum, Solitaire du Figaro, Transat Jacques Vabre ou encore Tour de France à la voile : Kito de Pavant arpente les mers depuis plus de quarante ans. Une passion pour la voile née alors qu’il n’était même pas encore majeur. « Lors de la première édition, j’avais un copain plus âgé que moi, un mentor qui s’appelait Patrice Charret. Il préparait un bateau pour faire le Rhum mais lors de la qualification, il n’est jamais revenu. C’était quelqu’un qui avait beaucoup d’importance pour moi, qui naviguait en Finn… Ensuite, j’ai découvert le ‘Rhum’ avec les images à la télé, notamment l’arrivée incroyable de Mike Birch. Ça m’a donné envie de faire de la course au large mon métier », explique le navigateur, qui n’avait que 17 ans lors de cette première édition.
Pour s’y présenter en tant que participant, Kito de Pavant a fait travailler sa patience. « J’ai dû attendre mes 50 ans pour enfin m’y inscrire ! Faire du bateau, participer à des courses, c’est une drogue dure, j’aurais du mal à m’en passer. C’est toujours très agréable de retrouver l’ambiance des grands événements, ce microcosme, ces gens qui ont les yeux qui brillent à propos de nos métiers. Sur l’eau, même s’il s’agit d’un monde difficile et cruel parfois, on prend toujours beaucoup de plaisir. Mais c’est difficile d’arriver à transmettre aux gens ce qui nous pousse à être à bord de ces bateaux improbables. »
Quatrième participation à la Route du Rhum
Improbables, c’est le mot : cette année encore, la Route du Rhum sera riche en bateaux toujours plus impressionnants, qui vont toujours plus vite. « C’est quelque chose de complètement dingue qui s’est accéléré ces dernières années », assure Kito de Pavant. « À terre, on traverse de nombreuses crises, sanitaires, économiques, géopolitiques. Et dans le même temps, dans la course au large, on voit des bateaux toujours plus grands et innovants. C’est incroyable de voir les centaines de partenaires qui ont investi dans des projets Route du Rhum. Il y a beaucoup de skippers étrangers qui envient ce phénomène. Je pense qu’il y a des personnages qui ont rendu ça possible : Philippe Poupon, Florence Arthaud, Jean Le Cam… Et ça continue à inspirer. »
Voilà désormais le navigateur de 61 ans prêt à prendre le départ d’une épreuve qu’il a déjà disputée à trois reprises. « Lors de ma première participation, j’étais dans les trois premiers avant que ma quille ne cède. Pour la seconde, le projet s’était concrétisé tardivement mais je suis parvenu à être sur le podium (3e). Enfin, en 2018, je termine 5e et c’était une belle fête », souligne le navigateur. « Il y a de la fierté d’avoir réalisé ce rêve d’être au départ de cette course-là. Et comme tout compétiteur, il y a un peu de frustration de ne pas avoir fait mieux. » Qui sait, ce sera peut-être pour cette année…