Surnommé « Rambeaucop », Jean-Christophe Rambeau se bat tous les jours pour démontrer que tout le monde peut pratiquer des activités sportives malgré le handicap. Repéré à la suite des premières détections « La Relève » initiées par le Comité Paralympique et Sportifs Français, le sportif s’est pris de passion pour le volley assis.
Comment a commencé le volley assis pour vous ?
C’est venu assez naturellement. J’ai eu mon accident de moto il y a 4 ans déjà et j’ai tout de suite voulu me remettre au sport. Donc 8 mois après, je m’y suis remis en pratiquant divers sports et je n’ai pas lâché. Un jour, j’ai entendu parler du programme de détection « La Relève » et je me suis dit : pourquoi pas aller tenter ma chance ? « La Relève » c’est vraiment une détection où tout le monde peut venir. Les personnes présentes du Comité Paralympique et Sportif Français (CPSF) essaient alors de t’orienter vers le sport dans lequel tu pourras le plus performer. Alors après m’y être rendu, plusieurs fédérations se sont intéressées à moi dont la Fédération française de volleyball. Au départ je n’étais pas très emballé mais on m’a proposé de faire un entrainement et j’ai tout de suite accroché. Paradoxalement, on peut avoir l’impression que jouer assis n’est pas très physique mais c’est tout le contraire. Je me suis vraiment pris de passion pour ce sport et j’ai travaillé dur pour intégrer l’équipe de France. D’ailleurs, j’ai fait un stage d’intégration en août dernier, depuis j’ai pris mes marques et je suis souvent sélectionné.
Quelle place ce sport a-t-il désormais dans votre vie ?
Aujourd’hui c’est ma vie, tout tourne autour de ça. Mon but ultime ce sont les Jeux Paralympiques de 2024, je m’entraîne tous les jours pour ça, je fais attention à mon alimentation, j’ai vraiment passé un cap. Je suis dans une dynamique de sportif de haut niveau pour réaliser mon rêve. Je donne tout, je vis pour le volley, si ça marche tant mieux, si ça ne marche pas tant pis, je n’aurai aucun regret.
Quels sont les bienfaits du volley assis ?
Le gros plus du volley assis c’est que tu n’as pas besoin d’équipement particulier pour le pratiquer. C’est super facile d’y jouer, pas besoin de lames par exemple ou de fauteuils spécialisés, juste un ballon, un filet et c’est parti ! C’est un sport accessible à tous. Ce que j’aime aussi avec le volley assis, c’est ne pas me sentir inférieur, il n’y a pas de discrimination. Je veux dire que quand une personne handicapée joue contre un valide, les deux auront les mêmes chances de gagner. Il y a pleins d’autres sports où cela ne se passe pas comme ça. Imaginez courir avec des lames contre un valide, la différence est immédiate. Je trouve ce sport vraiment sympa pour tous et à tout âge. J’essaie de me battre pour montrer que les personnes handicapées ne sont pas inférieures aux autres et c’est une façon de se mettre au même niveau. J’y ai initié ma femme, au début elle me disait que même pour elle qui est valide c’est super dur.
Quel rôle jouez-vous dans la promotion de votre sport ?
J’essaie de le promouvoir comme je peux. Le volley assis n’est pas vraiment développé en France mais il faut que les Français découvrent ce sport. Dans cette idée, avec Thibault Le François, mon coéquipier et amis en équipe de France, nous avons décidé de partager les défis qu’on se lance à longueur d’année sur les réseaux sociaux. Nous avons créé une page nommée « Tiik Taak Boom » sur Facebook où on se lance des défis de rapidité ou autres. Nous voulions renvoyer une image positive du handicap, nous voulons dire à tout le monde que nous pouvons vivre sans limites. Dans cette optique-là, nous aimerions faire le tour du Mont-Blanc, un tour de 9 jours dans 3 pays différents pour au total 150km à pied. Le volley assis est l’un des sports paralympiques les plus médiatisés avec l’athlétisme. Vu que c’est un sport facile à pratiquer, beaucoup de monde y joue dans le monde entier. Je n’ai pas de rôle officiel mais je veux faire connaître ce sport. Je voudrais aussi qu’on soutienne l’équipe de France de volley assis, on aimerait créer un engouement autour de ce sport. Et notre rêve à tous c’est d’aller faire ces JO à la maison.
Quelles sont vos prochaines échéances ?
Nous avons notre tournée internationale mais vu la crise sanitaire ce sera difficile de la réaliser. Nous avons aussi prévu un tournoi cet été. Mais notre échéance la plus importante reste le championnat d’Europe début octobre en Turquie.
Super article et très intéressant. Dommage qu’il ‘y ait pas eu de photo de l’ athlete et de la pratique.