Depuis le mois de janvier dernier, Willy Bourgeois est le président de la Conférence Régionale du Sport de Bourgogne-Franche-Comté. Il revient avec nous sur ses missions, sa mise en place et son rôle auprès du sport, à l’échelle du territoire.
Tout d’abord, pouvez-vous nous présenter la Conférence Régionale du Sport (CRdS), et quelles sont ses missions ?
Les CRdS vont de pair avec la création de l’Agence Nationale du Sport, en étant les déclinaisons territoriales de cette nouvelle gouvernance du sport en France. Elles sont un lieu d’échanges et de décisions entre plusieurs acteurs régionaux, venant de différents horizons. L’Etat, le rectorat académique, le directeur de l’Agence Régionale de Santé, les collectivités territoriales dont la Région, les Départements et les métropoles, ainsi que des acteurs du mouvement sportif. Chose nouvelle, on retrouve aussi des acteurs du milieu économique. L’intérêt, c’est que cela permette de réunir tout le monde autour de la même question du sport.
L’idée, c’est donc de regrouper différents acteurs dans une optique transversale ?
Exactement, c’est l’idée que tout le monde parle le même langage pour aller dans la même direction. L’objectif est de créer une harmonie entre toutes les politiques publiques autour du sport, pour qu’elles puissent converger autour d’une même logique. C’est une véritable innovation à l’échelle territoriale.
De manière pratique, comment cela se passe en Bourgogne Franche-Comté ?
Le premier exercice depuis le début de ma présidence a été de déterminer cinq commissions thématiques : nous avons retenu l’aménagement sportif du territoire, la féminisation du sport, le parasport, l’emploi et la formation, et le haut niveau. Chacun des acteurs y est représenté. La mission de chacune des commissions est d’abord de créer un diagnostic. Avant de décider de la marche à suivre et de mener un projet sportif territorial (PST), à l’horizon de la fin de l’année.
« La politique sportive comme socle de la fraternité »
Quel est votre parcours ?
Pour ma part, j’étais déjà conseiller régional lors du précédent mandat, et je suis également vice-président de la Région en charge des sports. Lors de ces dernières élections régionales, nous avions inscrit dans notre stratégie de mandat la politique sportive comme socle de la fraternité, avec un budget dédié. Créer la nouvelle gouvernance du sport en région était un enjeu primordial, et nous voulons affirmer l’engagement de la région dans cette mise en place, avec une implication majeure. Notre focus est également sur l’accompagnement du sport vers la transition écologique, le développement de la pratique féminine et son encadrement, le parasport, l’accès au sport dans les milieux défavorisés, et le sport de haut niveau. La politique régionale et le plan de mandat vont ainsi coïncider avec le projet sportif territorial qui va se dessiner, de manière cohérente.
Un enjeu très important pour le monde sportif actuellement, c’est la reprise post-covid. En 2020, les clubs ont perdu des licenciés et se remettent encore de cette baisse…
Retrouver ces licences est un enjeu de survie pour de nombreux clubs. Certains ont perdu 20%, 30% voire 50% de leurs licenciés. Or, ce sont les licences qui permettent de pérenniser un club. Tout l’enjeu de notre diagnostic et de la mise en place de notre projet, c’est justement d’accompagner l’aménagement sportif du territoire et de montrer qu’il existe un écosystème favorable à l’émergence du sport de haut niveau. Cela nécessite de l’accompagnement, de la montée en compétence, de l’encadrement… Avec la CRdS, nous devons créer ce liant pour soutenir les clubs et favoriser l’accès à chacun de la pratique qu’il souhaite.
Evidemment la collaboration avec les acteurs du sport régional est primordial. Les liens seront ainsi importants avec le CROS (Comité Régional Olympique et Sportif) ?
Il y a déjà une excellente coopération entre la Région et le CROS. Nous menons plusieurs projets ensemble, sur des missions importantes concernant l’aménagement du territoire et la pratique sportive. Sur le sport-santé notamment, domaine dans lequel le CROS est vraiment novateur. Désormais, le partenariat est d’autant plus renforcé. La présidente du CROS, Chrystel Marcantognini, est aussi vice-présidente de la CRdS, dans un bureau cohérent et compétent. L’objectif de cette mise en place est que tous les acteurs du sport marchent dans le même sens.
