En devenant championne du monde de windsurf en slalom et en foil, Delphine Cousin a vécu une saison 2019 de rêve. La Bretonne se prépare pour 2020, tout en s’engageant pour la reconnaissance de ce sport au féminin. Rencontre.
Pouvez-vous revenir sur votre année 2019 ?
La saison a été parfaite pour moi puisse que je suis devenue championne du monde de windsurf en slalom et en foil. Les résultats des quatre étapes du PWA Tour de slalom à Marignane, en Corée du Sud, au Danemark et à Nouméa donnaient le titre de championne du monde. La saison a été belle avec des spots différents ainsi que des conditions variées de mer et de vent. J’ai obtenu deux victoires à Marignane et en Corée du Sud, ma deuxième place en Nouvelle-Calédonie a suffi pour obtenir mon quatrième sacre mondial. J’ai aussi terminé première en foil après les deux étapes au Japon et en Corée du Sud. Au niveau national, j’ai remporté les quatre étapes du Championnat de France.
Le podium féminin du PWA Tour est trusté par des Françaises et Pierre Mortefon est lui aussi champion du monde chez les hommes. Comment expliquez-vous ce très bon niveau ?
La France est une nation assez forte en voile en général. Une partie du pays a accès à la mer, ce qui permet à la fédération de bien structurer la discipline et aux clubs de faire des actions. Avec les autres filles de l’équipe de France, on s’entraîne ensemble, on veut se dépasser, alors ça fait la différence avec les autres nations où il y a moins de concurrence.
Comment vous entraînez-vous tout au long de l’année ?
Étant née à Carnac, dans le Morbihan, j’ai toujours navigué dans la baie de Quiberon. C’est un spot génial et très intéressant pour s’entraîner avec du vent varié et plein d’endroits pour diversifier l’état de la mer. L’hiver, je pars aux Antilles pour trouver des températures plus chaudes et naviguer un maximum pendant l’intersaison.
Quelles sont vos ambitions pour la saison à venir ?
J’aurai les mêmes objectifs qu’en 2019 : les titres mondiaux en slalom et foil. Mes résultats me motivent à continuer cette vie-là. Je suis professionnelle, je vis de ma passion et les titres sont là à l’arrivée. J’ai envie de continuer le foil et le slalom sur les saisons 2020 et 2021, puis voir après si je me concentre uniquement sur le foil en vue des Jeux olympiques de Paris en 2024.
L’arrivée du foil aux Jeux olympiques en 2024 a changé vos objectifs ?
Comme la discipline du slalom n’est pas olympique, je ne pensais pas participer à cette compétition un jour. Je pratique le foil depuis deux trois ans, un support récent qui se développe, et son entrée aux JO en 2024 m’a ouvert une nouvelle perspective. Des militants ont réussi à le faire entrer pour une première à Marseille, ça fait partie de mes objectifs à long terme.
Parallèlement, vous vous engagez dans la reconnaissance du windsurf féminin. Pour quelles raisons ?
Le milieu reste macho, donc les filles doivent être solidaires et s’engager un maximum pour développer cette pratique. Avec Marion Mortefon, nous nous sommes lancées dans une clinic 100% filles depuis deux ou trois ans pour les motiver à naviguer et montrer que ce sport est aussi abordable pour les femmes. Nous avons déjà organisé un stage sur la plage de Saint-Colomban de Carnac, en lien avec la Fédération française de voile, et proposé un coaching 100 % filles pendant le Défi windsurf de Gruissan (Aude) 2019. Nous étions contentes après cette première, car nous avons préparé 25 à 30 participantes. Nous pouvons partir de là pour développer la pratique.