Xavier Mignot : « On veut maintenant connaître une finale »

Xavier MIGNOT of Lyon during the Top 14 match between Lyon OU and Brive at Stade Gerland on September 14, 2019 in Lyon, France. (Photo by Romain Biard/Icon Sport) - Xavier MIGNOT - Stade Amedee-Domenech - Brive-la-Gaillarde (France)

Leader de TOP 14 avec quatre victoires en quatre matches, le LOU se déplace au Racing 92 samedi avant de recevoir Bordeaux-Bègles. Même s’il reste réaliste et prudent, Xavier Mignot, qui en profite pour vivre une renaissance personnelle, porte le message du club : « on a envie d’être champions de France ».

 
Comment expliquez-vous ce début de saison tonitruant du LOU ?
Pour le moment, on tient les objectifs que nous nous étions fixés en début de saison. La profondeur de l’effectif, la qualité des joueurs, celle du staff, tout est mis en œuvre pour que la performance soit au plus haut niveau. On est dans les clous. Et en plus, il y a la cerise sur le gâteau puisque nous n’avons pas encaissé le moindre essai depuis le début de la saison…
 
À quoi tient cette performance ?
C’est surtout une dynamique de groupe et en même temps une volonté collective et un état d’esprit. Nous ne sommes pas parfait et la défense se fait percer mais on ne lâche rien, on revient derrière et on empêche l’adversaire d’aller plus loin. Pour le moment, cela nous sourit.
 
C’est devenu un pari entre vous d’aller le plus loin possible dans la saison sans encaisser d’essai ?
(rires) Oui, si on vient à encaisser un essai, on sera forcément déçus, mais on ne va pas se focaliser là-dessus : on sait qu’on finira par en encaisser un, c’est obligé. Mais, plus on le prendra tard, mieux ce sera pour nous. La prochaine étape, c’est ce match sur le terrain du Racing qui reste sur 3 défaites et une seule victoire. Ils ont besoin de points, donc je pense qu’ils se sont très bien préparés durant ces deux semaines pour nous recevoir. On sait qu’on est attendus, que ce soit à l’extérieur ou même chez nous. Forcément, nous sommes premiers au classement. On s’est préparés pour cela.
 

« De la maturité dans le groupe »

 
Vous sentez que vous êtes l’équipe à battre ?
On monte en puissance, c’est la volonté de la direction du club. On emmagasine un maximum d’expérience au fil des saisons. Vu de l’extérieur et au sein du club, on sent qu’il y a de la maturité dans le groupe, les joueurs venus renforcer le groupe à l’intersaison nous apportent de la sérénité et de la confiance.
 
Le LOU sort de deux demi-finales d’affilée, quelle est l’ambition cette saison ?
C’est d’aller toujours plus loin ! On s’est arrêtés sur la même marche, on veut maintenant connaître une finale. Et pourquoi ne pas être champion ! Oui, on a envie d’être champions de France, on va tout mettre en œuvre pour cela.
 
Finir premier de la saison régulière constitue-t-il un bon tremplin pour cela ?
Oui, dans les deux premiers… c’est un bel objectif. Cela nous propulserait directement en demi-finales. Après, il faut être réaliste et prudent : les internationaux ne sont pas là, les équipes sont quand même diminuées. À nous d’en profiter pour emmagasiner un maximum de points d’avance.
 

« Prendre du plaisir »

 
Quel regard portez-vous sur votre début de saison personnel ?
Je suis très satisfait. Mon objectif premier, c’est de prendre du plaisir. Cela passe par jouer le plus possible et réaliser de bonnes performances.
 
Trois matches joués et trois essais marqués, cela change de vos débuts délicats ici ?
Oui, je suis arrivé dans un contexte particulier il y a deux ans : je sortais d’un an de blessure avec Grenoble et je me blesse de nouveau sérieusement très vite (fracture du péroné avec arrachement osseux). Là, je suis content, j’enchaîne les matches et je m’épanouis. Cela fait du bien, pourvu que cela dure !
 
Vous avez connu une longue période d’indisponibilité propice au doute.
Oui, d’autant que j’ai eu du mal à revenir à 100%. La saison dernière, j’ai joué 13 ou 14 matches mais de manière entrecoupée. Heureusement, le cadre familial a été très présent, l’arrivée de ma fille m’a permis de prendre du recul, de relativiser. Je suis perfectionniste, j’ai tendance à me mettre au fond du seau quand ça ne tourne pas comme je le souhaiterais. J’ai accompli un gros travail sur moi-même. Cela m’a permis de rester positif et d’aller de l’avant.
 

« Représenter son pays, la plus belle des choses »

 
Un cadre familial… très rugby.
(rires) Oui, carrément ! Je suis mordu de rugby depuis tout petit. Mes grands-parents, mon père (Laurent), mon frère (Pierre, qui joue avec l’équipe de France à VII, NDLR), on baigne tous dedans. Je suis né à Bourgoin-Jallieu et je suis resté dans le coin entre le CSBJ, Grenoble et Lyon.
 
Vous avez regardé France-Argentine. Cela-t-il a fait ressurgir quelques souvenirs ?
Oui, c’était ma première et seule sélection (en juin 2016), j’avais dû déclarer forfait pour le 2e match. Encore de la malchance mais pour moi, rien n’arrive par hasard. Ce sont d’énormes souvenirs. Représenter son pays, c’est la plus belle des choses pour un sportif professionnel.
 
Votre objectif ultime, c’est d’être champion avec le LOU ou de retrouver les Bleus ?
Les deux ! Les deux peuvent aller de pair. Je vais surtout me focaliser sur ce début de saison avec le LOU pour que je sois une plus belle plus-value pour le collectif.

Propos recueillis par Sylvain Lartaud
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