Yohan Lidon : « La boxe est un sport noble »

Le 28 octobre prochain, les meilleurs kickboxeurs du monde se rendront coup pour coup sur le ring du Palais des Sports de Gerland pour le Glory 47. L’occasion d’interviewer Yohan Lidon (34 ans), l’un des plus beaux palmarès français. Entretien avec celui que l’on surnomme « Le Bûcheron ».

 

Yohan Lidon, tout d’abord, pourquoi vous surnomme-t-on « Le Bûcheron » ?

C’est mon entraîneur qui m’a donné ce surnom. Je fais beaucoup de KO, je tape fort et quand je prends des coups, je ne bouge pas. En plus, comme j’adore la pêche et la nature, ce surnom collait très bien à mon tempérament.

Ces moments de calme dans la nature vous sont essentiels ?

Oui, j’en ai besoin. Il peut m’arriver de partir plusieurs jours avec une tente et mes chiens pour aller pêcher. C’est quelque chose qui m’apaise.

Vous êtes d’ailleurs garde dans un parc…

Oui, chez moi, à Saint-Priest. Ma ville m’a beaucoup aidé quand j’ai démarré la boxe à 17 ans, j’avais eu la chance d’avoir une bourse de 5 000 francs afin de payer mon billet pour m’entraîner en Thaïlande. Comme je suis très fidèle, c’était important pour moi de rendre à ma ville et à ses habitants ce qu’ils m’ont donnés. Je m’étais juré que le jour où j’aurais atteint mes objectifs, je me mettrai à la disposition de ma ville. J’ai ouvert un club pour les jeunes et quand on m’a proposé de rentrer à la municipalité alors que j’étais plombier et que je galérais avec mes entraînements, je n’ai pas hésité une seconde. J’ai commencé dans une maison de quartier avec des jeunes et aujourd’hui, je suis une sorte de garde-champêtre dans un parc. Je fais en sorte que tout le monde cohabite bien.

Le 28 octobre prochain, vous serez au Palais des Sports de Gerland pour le Glory 47. Comment abordez-vous cet événement ?

Aujourd’hui, grâce à mes vingt ans de carrière, j’ai l’expérience pour savoir gérer ces gros combats. Plus il sera important, plus je me chargerai d’une énergie positive. En plus, je serai sur mes terres, chez moi. J’ai fait beaucoup de combats en Thaïlande, au Japon ou encore en Australie. Dans ces cas-là, tu es beaucoup dans l’avion, tu es loin de ta famille. Ce n’est pas idéal pour être bien dans sa tête. Là, je suis chez moi, à la maison. Je suis totalement libéré, c’est dangereux pour le mec en face !

Il y a trois ans, vous aviez déjà battu Cédric Doumbé, votre prochain adversaire. Il voudra prendre sa revanche…

Sûrement, mais ma détermination est énorme. Je veux bien que l’on provoque, mais la boxe est un sport noble, de valeurs. Lui, il dérègle tout, il est à l’image des jeunes qui veulent tout immédiatement. En tant qu’ancien, je suis là pour le remettre à l’endroit, pour lui rappeler que la vie, ce n’est pas ce qu’il fait.

Votre palmarès est impressionnant, êtes-vous fier de votre carrière ?

Ce qui est certain, c’est que je n’ai pas de regret. Après, est-ce que j’en suis fier ? Je vais quand même dire oui car je me suis toujours battu, même quand je n’étais pas forcément bien épaulé ou au meilleur de ma forme. Depuis quelques années, j’ai un préparateur physique qui me suit, c’est quelque chose de très important que je n’avais pas avant. Si j’avais eu cet accompagnement un peu plus tôt, peut-être que ma carrière aurait pu être encore plus belle. Je pense qu’au niveau international, la France aurait été encore plus forte. Avec du recul, j’aurais peut-être modifié certaines choses, j’ai été trop généreux. Même si j’étais blessé, je n’ai jamais refusé un combat, j’ai toujours répondu positivement aux affrontements. C’est aussi pour cela que ce combat me tient à cœur. Ce gamin, car c’est un gamin, me dénigre alors que j’ai été champion dans trois disciplines, et lui dans une seule. Il a essayé une fois en Muay-thaï et il a perdu contre un semi-professionnel. Moi, j’ai affronté les Thaïlandais chez eux, devant une foule en délire. Alors il est peut-être bon en Kickboxing, mais moi, c’est dans trois disciplines que je suis fort. Il faut au moins respecter ça, c’est vraiment dommage de dénigrer comme il le fait.

Propos recueillis par Bérenger Tournier

 

Quitter la version mobile