Yvan Wouandji, footballeur de l’équipe de France et du club de Saint-Mandé (Val-de-Marne), est une référence du cécifoot mondial. Champion d’Europe en 2011 à Aksaray (Turquie), et vice-champion paralympique en 2012 à Londres, Yvan Wouandji a un palmarès à couper le souffle. Mais rien n’a été facile pour arriver à un tel niveau, tant humainement que sportivement.
Du courage, il en aura fallu à Yvan Wouandji. Jusqu’à ses 10 ans, ce passionné de football a eu une enfance très heureuse autour de ses proches, et notamment de ses frères et de ses parents. Il vivait au Cameroun, son pays d’origine, était épanoui grâce au football et à l’amour des siens. Une enfance que le natif de Douala décrit comme « classique ». Mais voilà, à l’âge de 10 ans, Yvan Wouandji perd la vue et sa vie bascule. « J’ai eu ce qu’on appelle la rétinopathie du prématuré. Comme beaucoup de déficients visuels, j’ai eu un décollement de la rétine (qui est souvent la zone qui pose problème étant donné que c’est la première couche de l’œil). Dès lors, je suis venu m’installer en France avec mes parents, et j’ai intégré une école spécialisée pour déficients visuels (mal et non-voyants). C’est ici que j’ai découvert l’apprentissage avec le handicap, les différentes adaptations, et les choses à mettre en place. J’ai dû réapprendre à me déplacer dans les rues, et à me cultiver sans voir grâce à la lecture en braille (fait d’utiliser le sens du toucher pour l’écriture et la lecture à l’aide de points en relief). Je ne vois rien mais j’ai appris à développer mes autres sens. L’écoute, l’odorat, le toucher (avec les mains et les pieds), sont devenus encore plus importants qu’auparavant. Désormais, je sais visualiser l’espace et l’environnement de la vie quotidienne autrement qu’avec la vue », explique le champion de cécifoot. Mais avant d’arriver à une acceptation totale de lui-même, l’homme de 28 ans a dû se reconstruire. Perdre la vue au moment de l’enfance est quelque chose de terrible. À 10 ans, Yvan Wouandji a dû encaisser le choc et n’a pas eu d’autres choix que d’accepter le handicap. Une période difficile durant laquelle ses habitudes ont toutes changé. Il fallait réapprendre les premières difficultés de la vie : marcher, lire, écrire… Tout ce travail d’adaptation s’est effectué pendant plusieurs années. Il fallait apprendre à réapprendre. « En plus de ma scolarité adaptée, j’ai voulu connaître les différents moyens de lire, d’écrire et de se déplacer. En parallèle, j’ai découvert le sport pour déficients visuels. Je ne savais pas que le sport pour handicapés existait. Par l’intermédiaire de Julien Zelela, j’ai découvert le cécifoot. C’est ce dernier qui a implanté la discipline en France en 1987, au sein du premier club de cécifoot en Hexagone : l’AS Saint-Mandé. »
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