Relégué à plus de dix minutes de Christopher Froome, Romain Bardet a vécu une première semaine de Vuelta très éprouvante. Même si son seul et unique objectif était la découverte de ce Tour d’Espagne, le coureur auvergnat espère désormais remporter une étape. Entretien avec Yvon Breton, conseiller du directeur général d’AG2R LA MONDIALE, notamment en charge du sponsoring sportif…
Yvon, que pensez-vous de cette première semaine de course très difficile pour Romain Bardet ?
J’ai eu la chance d’être auprès de lui mercredi dernier. Comme il l’avait dit avant le départ, Romain souhaitait avant toute chose découvrir la Vuelta. Il savait que ce serait compliqué, les cols espagnols sont beaucoup plus difficiles qu’en France. Ils sont généralement moins longs mais beaucoup plus pentus. Mercredi dernier justement, le mur était vraiment impressionnant. Je ne me souviens pas avoir vu une côte aussi pentue par le passé. Et les coureurs ne sont pas au bout de leur peine avec ce qui les attend dans les prochains jours. En tout cas, Romain trouve que c’est une belle découverte, même si c’est très difficile d’enchaîner avec le Tour de France.
Christopher Froome est encore une fois très impressionnant…
Oui, il fait une superbe Vuelta. Je ne vois pas qui peut aller le chercher, il a même l’air encore plus en forme que lors du Tour de France.
Comment voyez-vous les prochains jours de course ?
Romain a toujours dit qu’il était là pour apprendre, et aider Pozzovivo si les circonstances le demandaient. Malheureusement, Domenico a chuté mardi dernier, il était dans un sale état. C’est quelqu’un de vraiment courageux, je ne le voyais pas repartir. Après, il faut voir ce que donneront les prochains jours. On sent que Romain a fait beaucoup d’efforts sur le Tour de France, les deux courses sont probablement un peu proches. Mais s’il y a la possibilité d’aller un Top 20 et de remporter une étape, on donnera le maximum.
La victoire d’étape vous semble donc envisageable ?
Oui, bien-sûr. C’était d’ailleurs l’un des objectifs de Romain pour cette Vuelta. On va tout faire pour aller la chercher. On sait que c’est dans le domaine du possible donc ce sera notre objectif.
Au-delà de ce Tour d’Espagne, AG2R LA MONDIALE a été très actif sur le marché des transferts ces dernières semaines…
Exactement, l’équipe a mis la main à la poche. Nous avons recruté Tony Gallopin, qui est un très bon coureur et qui pourra aider Romain en montagne. Pour mieux figurer sur les classiques, où nous avons une véritable marge de progression, nous avons également engagé Sylvan Dillier. Avec Oliver Naesen, ils seront très performants lorsqu’il y aura des bordures. C’est très important dans une équipe, on l’a vu cet été quand Oliver a ramené Romain dans le peloton. Enfin, nous avons également recruté Clément Venturini, qui est un très bon rouleur. On a vraiment essayé de renforcer l’équipe pour aider Romain et l’équipe.
Vous étiez présent la semaine dernière sur la Vuelta, quel est votre sentiment sur cette course ?
La Vuelta est un magnifique terrain de jeu, même si la chaleur est vraiment difficile à supporter avec ces cols très difficiles. Il y a quelques années, il y avait beaucoup moins d’étapes montagneuses. On est vraiment dans une course très exigeante. Je tiens également à souligner la très bonne ambiance. On pourrait vraiment se croire sur le Tour de France en plein milieu d’un col tellement il y a de monde. Les Espagnols sont de fervents amateurs de vélo, et ils le prouvent magnifiquement sur ce Tour d’Espagne.
Propos recueillis par Bérenger Tournier